Ce sont ces couleurs souvenirs qui viennent danser pour nous sur l'effet miroir d'un verre. Éclatante beauté du passé, on aime à s'en souvenir. Similaires aux couleurs des feuilles enchanteresses, ses flammes traitresses d'un futur prometteur nous consument par le passé. Plaisir de la chaleur nouvelle, du réconfort certain, du romantisme idéaliste, c'est un retour de flamme souvent craint. Par ce rappel, on croit l'automne encore présent, à plaire de son décors qui nous a accompagné durant notre vie. Douloureuse nuit de transition, automne nous retient quand hiver nous appelle. Hiver nous chante les belles louanges, les doux mots de sa saison. Pourtant il reste bien froid et incertain, inconsciemment blessant.
Dans le verre miroir éblouit par les flammes, s'élèvent délicates et joyeuses des bulles éphémères. Exaltantes d'être habillées de cet éclat de couleurs larmes et rêves à la fois, elles tournoient, montent, et s'accordent dans un ballet de sentiment. Explosant en surface, elles libèrent tout le poids des flammes qu'elles ont porté le long de ce verre. Et comme renaissante inlassable au pied de la flûte, elle se rhabille dans les mêmes vêtements de lumière.
Mouvement sans fin, elles sont l'images des couleurs d'automne, qui changeantes, se poursuivent en hiver. Mais toujours elles sont l'ivresse. Ivre vite, ivre heureux, passera-t-elle cette ivresse, pour encore laisser place à la désillusion? L'année coule toujours.
A toucher les rêves du passé on s'éloigne des rêves futurs.
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