Ce blog à pour but, d'offrir à la critique quelques textes de ma création, afin de me permettre de m'entrainer et de progresser. (pour ce faire laissez vos commentaires en cliquant sur commentaire)
A vous donc de m'aider. D'avance merci =) Mickael Durandeau

mercredi 9 septembre 2009

Le restaurant

La rue s'affole. Les gens courent serré sur eux-mêmes. La nuit s'avance et le froid l'accompagne. Dans le bruit, deux personnes se distinguent. Le visage caché par une épaisse écharpe, un homme tient la main d'une femme. Le gant qu'elle porte le réchauffe un peu. La foule est dense. On s'esquive par des mouvements habiles. Les gens ne se touchent pas. Comme si on n'aimait pas cela. Une bousculade, un reproche, c'est une suite logique dans les rues à présent. Heureusement ce n'est pas toujours comme cela. Le couple tourne. Le long manteau de la jeune femme s'efface de la rue. Personne n'a dû les remarquer. Qu'importe ils n'ont dû remarquer personne. C'est une forte indifférence qui règne dans la rue. Les gens ne se regardent plus. C'est souvent qu'ils poursuivent le temps. Qu'ils courent inlassablement contre les secondes. C'est une course perdue, et pourtant ...
Et si les gens croisent votre regard, ils le détournent bien vite, parfois le soutienne désagréablement. Il est vrai que l'inverse est présent, mais domine-t-il? Il serait si bien que cet inverse soit l'unique présent sur les trottoirs et sur les routes. Quelles sont ces raisons qui font que les gens expriment comme des reproches à des inconnus qu'ils ne feront que croiser?
Le couple entre à nouveau dans la rue presque inchangé à avant. La traverse dans une course effrénée. Par chance durant leur petite absence la rue c'est un peu vidée. L'écharpe s'est un peu dénouée du cou, le rythme qu'ils s'imposent doit faire oublier le froid. Maintenant, la femme traine un sac à main derrière elle. Soudain, ils s'arrêtent. Face à eux brille la vitrine d'un restaurant. A l'intérieur, la pièce est baigné par les lumières qui émanent des tables, du plafond et du comptoir. Le jour en semble prolongé. Les nappes blanches recouvrent les tables, qui sont encadrées par de hautes chaises en bois. Les grandes assiettes carrées attendent d'être remplis, siègent à coté les nombreux couverts. Au fond, on entend à peine le vacarme des cuisines qui s'activent. La porte s'ouvre. Le froid pénètre la pièce un court instant. Les yeux se posent sur le couple. Ils n'attirent pas l'attention longtemps. Leur table était réservée. Ils traversent la pièce. Pas un mot. Ainsi, des gens viennent et vont, se croisent et se retrouvent dans un même lieu, mais ils semblent que cela soit dans l'égoïsme. Pourtant les anniversaires, les demandes en mariages, toutes ces joies, que l'on partage des fois alors que l'on ne se connait pas, existent. Les gens n'en redemande-t-il pas? Être gourmand de ses bonheurs partagés semble comme interdit.
Le couple s'installe. Ils mélangent leur regard, et l'homme se perd dans des rêves infinis qui trouve naissance dans les yeux de sa belle. Si belle et élégante dans cette robe qui ne masque que peu ses épaules et qui offre son dos à des yeux enchantés. Jouant de sa jambe, furtivement elle la passe au travers de la fente de sa robe, pour de suite réfugier son pied sous les plis. L'homme est charmé mais d'autre le sont aussi. Avant ignoré, maintenant trop observé. Comme un briseur de charme, innocemment le serveur interrompe ce jeu de la séduction en apportant la carte. Le regard encore troublé, l'homme fait défiler ses yeux sur les nombreuses lignes noires du menu. Dans ces plats qui s'offrent à eux, ils doivent choisir. L'un préfèrera du poisson, l'autre une viande tendre, on choisit son accompagnement, la sauce, le vin, jusqu'au dessert. Ces choix sont nombreux, mais si simple. Et avant tout personnel. Ils discutent avec le serveur, l'assaille de questions. Puis ils font leur choix. Plus tard ils seront servis, dinerons, et enfin ressortiront de ce lieu. Innombrables visages dans l'esprit des serveurs, ils seront vite oubliés et les sourires qui leurs était offert sont déjà attribués à d'autres clients. C'est une soirée éphémère à peine marquée par des rires. Simples souvenirs fugitifs, d'une futile soirée qui ne trouve d'égale que dans le bonheur présent qui s'est offert à cet instant. Le restaurant, simple endroit sans question. Interruption facile de la vie. Égoïste parfois, qu'importe. Lieu facilement réglé, où la vie coule sans difficultés. Quand je repense à l'aisance que ces gens ont de choisir leur repas, j'en jalouserais. Et plus encore j'envie l'indifférence des autres à leurs choix. Les gens semblent si incapable d'accepter des choix personnels, de se dépourvoir de tout jugement. Pourtant qu'ils soient enfermés dans les murs d'un restaurant, ou libre chez soi, ces choix personnels devraient n'être soumis qu'à notre jugement. J'aimerais tant avoir la même facilité de tout choisir, comme on choisit de préférer le chocolat ou la vanille.

texte modifié le 04:10:05

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mardi 8 septembre 2009

Pétanque

A l'abri des grands érables des vies s'activent. Une levée de main, un bruit sourd, ou parfois des petits crissements successifs émanant des fins gravillons, des regards qui s'échangent, c'est un tableau éphémère qui se dessine. C'est là sous un doux soleil, que se jouent des parties de pétanque. Pas de pastis, ni d'accent, mais tout de même quelques spectatrices ou spectateurs. Un petit vent rafraichit les visages et pousse les feuilles, qu'Automne fait tomber par l'âge. Et quand ces feuilles virevoltent auprès des joueurs, on se demande qui a le plus d'âge. La feuille qui tourne fière de ses belles couleurs jaunes, rouges, oranges, bruns mélangés, ou ces lanceurs de boules dont les mains sont couvertes de rides. Ces mêmes lanceurs qui affichent leurs hauts sourires encadrés de deux grosses rides.
Ce sourire. Il les rend si jeunes. Il efface les traces de l'âge, bien sur parfois l'age revient au galop, trahit par ces machoires qui ont trop servit et se sont dénudées de leurs beaux ornements. Mais tout de même ce sourire, il en fait des envieux, moi y compris. Ce ne sont pas les beaux jours dans ma tête. Le soleil brille, mais mon esprit est terne. Enfin, à les voir là tous ces gens, parler entre eux, se sourire, s'encourager. Il arrive qu'un hausse la voix, pour gronder, mais aussi pour féliciter. C'est un spectacle simple; un ciel bleu, trois arbres, de l'ombre, un grand nombre de boules, des gens pour les lancer, quelques cochonnets, une chaise pour certain, et voila un après-midi qui se promet bien heureux. Des rires, des yeux qui pétillent, des blagues, et quelques boutades qui font rires tout le monde sauf celui qui est visé. Tiens, il sourit maintenant, ce n'aura pas été très long.
Ils portent le poids de leur vie, mais nos yeux s'affolent quant on essaye de suivre tous leurs mouvements, nos oreilles s'embrouillent quand tous leurs mots se bousculent. A les voir le bonheur est simple à atteindre. Chacun a eut sa vie, heureux ou triste? Amoureux ou solitaire? compliquée ou simple? Un peu de tout peut-être. Tout cela est derrière eux, où en grande partie. Ils ont déjà toutes les réponses aux questions que je me pose. C'est une chance. Je pense qu'ils ont de la chance d'être ce qu'ils sont. Quand eux doivent penser que j'ai de la chance, de pouvoir tout choisir, de pouvoir tout créer au mieux. De tirer au plus prêt du cochonnet. On tend un bras, une boule tournoie dans les airs, touche le sol. Cling! un caillou. Elle fuit de sa trajectoire, s'éloigne de son objectif. On peut faire de son mieux, s'appliquer, être le meilleur. Tout peut rater. A la suite, un peu plus loin, une autre fend l'air. Redescend. Bang, des cris s'élèvent. De la joie. La boule s'égare, mais l'autre s'en va plus loin encore. L'obstacle ne gêne plus. Ainsi tout ricochet n'est pas néfaste.
Ils me donnent le sourire tous ces gens. J'aimerais à leurs âges pouvoir jouer tranquillement à une boule où deux. Avec autant de gens qu'ils sont. Et d'ici là, que se sera-t-il passé? Y aurait-il encore beaucoup de cling, ou pas mal de bang? Ah toutes ces questions, cette incertitude. Je m'y perds un peu. Je m'y affole beaucoup. Le temps passe je dois m'éloigner.
Et si la vie c'était une partie de pétanque, tant d'application toute une vie, à choisir une direction, une ampleur..., qui peuvent déboucher sur de la joie, mais un caillou peut tout fausser. Tiens, on propose un balai pour le retirer ce cailloux faussaire. Mais c'est déjà trop tard. Etre le meilleur joueur ne garanti pas la meilleure partie. Au moins, tous ces gens ils m'ont fait sourire, et m'ont donné un peu de joie au coeur. C'est simple, mais c'est bien de voir qu'il est simple de construire un bout de bon temps, ça rassure, ça fait plaisir, ça motive.
Que la pétanque leur offre encore beaucoup de rire.

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