Ce blog à pour but, d'offrir à la critique quelques textes de ma création, afin de me permettre de m'entrainer et de progresser. (pour ce faire laissez vos commentaires en cliquant sur commentaire)
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lundi 1 mars 2010

Confidence à un arbre

Dans l'herbe naissante repose sous les chaleureuses caresses du soleil, un souffle de vie qui se perd dans l'air doux du printemps. Le corps allongé, les bras étendus, les yeux fermés égarés dans l'immense voyage de la pensée, un simple vent vient se poser sur cet être enchanté par la beauté d'une idée. Peu éloigné, en gardien bienveillant de ce périple presque infini, un arbre agite ses rameaux dans le jeu du jour éblouissant. Le vent sifflant sur les feuilles, traverse cette toile de branchages noués créée par des yeux abusés. Le temps ainsi fixé s'enfuit sur les ailes d'un papillon passager. Le vieux confident muet connait bien ses instants où un homme à son pied tente de s'évader vers un monde dont lui seul connait l'histoire. Haut de son tronc à l'écorce ridé et riche en lignes de vie que le printemps et l'hiver ont laissé en lui, il porte fier ses branches comme pour chaque récit qu'il a écouté. Parti dans ce beau pays des pensées, l'hôte à ses racines ne perçoit plus le trouble de la vie. Alors perdu dans son habitude, l'infatigable veilleur reste seul à regarder s'éloigner ce papillon voyageur qui emporte ailleurs le souvenirs de ses contes qu'il a gardé comme d'inestimables trésors. Au fil des saisons, il s'appuie sur ces tableaux changeant pour raconter ses histoires d'utopie qu'on lui à tant décrit. Sur le blanc de la neige il écrit la rare pureté de voir penser, dans les couleurs d'automne l'immense diversité de ceux qui ont défilé, tout leur éclat dans un soleil d'été, et ses bourgeons au printemps expriment si bien l'inspiration du passé pour naitre à nouveau différent. Mais les milles décors d'une année ne semblent pas assez nombreux pour les voyages qu'il a fait sans même bouger. Et plus à ses pieds défilent les imaginatifs, les rêveurs, les naïfs, les porteurs d'espoir, plus il les jalouse d'avoir le privilège de pouvoir user de la capacité de penser. Mais l'âge aigrit, et c'est peut être à cause de lui, qu'il en vient à les haïr. Comme il haït cet homme à son pied d'avoir ses belles idées et dormir dessus pour mieux paresser. Il haït, lui qui demain encore devra boire leurs sangs, sentir leurs corps se décomposer trop tôt, voir leur vie se laisser guider par des idées si éloignées de ces rêves qu'on lui conte comme à un enfant. Pourtant, malgré le nombre et la diversité, il ne croit plus en aucun, et pourtant il le pourrait encore si chacun parlait et prêtait serment de fidélité à leur merveilleux esprit travailleur.

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